samedi 24 mai 2008

Au pays des aiguiers 22mai 2008

18km - 610m de dénivelé


C'est sans moi ( clouée par un lumbago), que les copains d'Amirando sont partis à la découverte des aiguiers dans le Lubéron et plus exactement à Saint-Saturnin-les-Apt.

Un peu loin certes pour une randonnée à la journée mais cela en valait la peine à en juger par les photos prises par Christine de ces étonnantes et ingénieuses constructions.
Mais à quoi servaient-elles au juste?

L'énorme dalle de calcaire des Monts du Vaucluse creusée d'avens et de dolines, fonctionne comme un immense collecteur d'eau souterrain au profit exclusif de la source de Fontaine de Vaucluse. Ce phénomène est la cause de l'aridité extrême de ces vastes espaces.
Pour vivre et élever leur bétail, les hommes ont transformé ces roches hostiles en réservoirs d'eau: les aiguiers (du provençal "aigo" qui signifie eau). Ces bassins taillés dans le rocher compact, sont toujours situés en aval de la dalle qui sert d'impluvium. Celui-ci est souvent entaillé de rigoles qui améliorent le drainage des eaux de ruissellement. La plupart du temps, la citerne est surmontée d'une borie destinée à préserver la propreté de l'eau et à éviter son évaporation.



Saint-Saturnin-les-Apt

En passant sous la porte d'enceinte, on accède à l'ancien village médiéval bâti sur l'éperon rocheux verrouillé en amont par la masse austère du château.



Voici un premier aiguier à double réservoirs, il s'agit ici de l'ébauche d'un aiguier besson ( double ou jumeau en occitan).
En effet, les aiguiers besson ont la particularité d'être constitués de deux citernes taillées dans le rocher et séparées par un pont de pierre servant de mur de soutènement aux deux bories qui les recouvrent (la dimension des deux citernes rend impossible leur recouvrement par une seule borie, car celle-ci construite sur le principe de la voûte en encorbellement, n'autorise pas le dépassement d'un certain diamètre de base).




Voici maintenant l'aiguier de Baralié, réplique achevée du premier aiguier besson évoqué précédemment.




Les bories à usage d'abri ou de remise agricole, font aussi partie du paysage.




L'aiguier de Gayeoux se caractérise par sa borie en forme de dôme trapu et par son immense impluvium situé à l'arrière.




Arrivé au hameau abandonné de Travignon, on peut observer un ensemble d'aiguiers qui permettait d'alimenter les habitants en eau mais aussi de faire boire les troupeaux. On peut ainsi remarquer deux aiguiers ouverts (d'accès facile pour l'abreuvement du bétail) et deux aiguiers couverts par une voûte en berceau clavé, qui protège une citerne rectangulaire.



De retour à Saint-Saturnin-les-Apt


Merci à Christine pour ses photos qui m'ont permis de parcourir (presque) avec vous ce très beau chemin des aiguiers mais qui me donnent encore plus de regrets de n'avoir pu être des vôtres ce jour-là!...

jeudi 15 mai 2008

Du parc Borély au château Pastré 15 mai 2008

15km - randonnée citadine

Après la trêve des 1er et 8 mai, nous vous proposons aujourd'hui, une rando citadine dans la cité phocéenne, qui nous conduira du parc Borély à la Campagne Pastré.
L'itinéraire suivi est décrit dans le topo-guide de la FFRP "Marseille à pied".

Nous vous invitons ainsi à découvrir les richesses de ces magnifiques bastides marseillaises des XVIIIe et XIXe siècles symbolisant la réussite et la prospérité de leurs propriétaires.

Le départ s'effectue depuis la contre-allée qui mène au parc Borély. Après avoir traversé le pont qui enjambe l'Huveaune, nous nous retrouvons à l'intérieur du parc. Ce dernier, d'une superficie de 17 hectares, est l'un des plus beaux jardins publics de la ville et sans doute le plus fréquenté.



Nous nous dirigeons vers la roseraie qui en cette saison offre une floraison spectaculaire et les parfums les plus suaves.
Cette roseraie, créée à l'emplacement de l'ancien jardin botanique, regroupe une collection de près de 3000 rosiers répartis en 150 variétés.



Ah si seulement vous pouviez sentir!...



C'est un jardin extraordinaire!... Il y a des poules, des coqs et un paon qui fait la roue.

Nous traversons la roseraie et accédons à une petite esplanade où se dresse une statue en bronze du XVIIe siècle représentant "Diane chasseresse".




Nous continuons la découverte du parc où de nombreuses essences d'arbres remarquables nous attendent ( ginkgo biloba, magnolia, tulipier de Virginie, cyprès chauve...). Nous voici devant la cascade (qui malheureusement ne coule pas). Elle abrite depuis 1995, une sculpture de Jean-Michel Folon: "La Fontaine aux Oiseaux" représentant un homme entouré de ses oiseaux et de son chat.


Les cascades, symbolisant l'eau source de vie, occupent un rôle majeur dans les jardins "bastidaires" du XVIIIe et XIXe siècles. Celle du parc Borély est une oeuvre marquante de l'art des "rocailleurs" pour qui le ciment fut un nouveau matériau de création vers 1850.
Nous poursuivons l'allée nous menant au château Borély.




Cette bastide fut construite à partir de 1767 et achevée en 1778 sur un domaine de plus de 40 hectares pour le compte de Louis-Joseph de Borély, descendant d'une famille de riches armateurs. Cette dernière, appartenait alors à cette haute bourgeoisie marseillaise ayant fait fortune sur le commerce maritime. Après plusieurs achats successifs, le château ainsi que la plus grande partie du domaine deviennent la propriété de la municipalité en 1860. Cette dernière y organisera la même année une fête somptueuse en l'honneur de la venue de l'Impératrice Eugénie.
Nous dépassons le château, longeons l'hippodrome et atteignons l'avenue de Bonneveine. Nous poursuivons l'itinéraire par les plages en direction de l'allée menant vers "Les sept Portes de Jérusalem". Ce monument en forme d'arches symbolise la montée des juifs vers la terre d'Israël.




Après avoir parcouru quelques ruelles dans le quartier de la Pointe Rouge, nous arrivons à l'entrée de la "Campagne Pastré". Ce parc public de 125 hectares représentant la majeure partie de la propriété de la comtesse Pastré, fut acquis par la municipalité en 1974. Il offre aux Marseillais un immense espace vert aménagé ainsi que des sentiers de randonnée conduisant à la découverte du massif de Marseilleveyre et des calanques.
Il est aussi quelques fois le décor d'une série connue des téléspectateurs, qui passe actuellement chaque soir sur FR3: "Plus belle la vie". Et justement aujourd'hui, nous tombons sur le tournage d'une scène!

Mais revenons aux choses sérieuses et continuons notre itinéraire. Il nous conduit jusqu'au magnifique château Pastré. Cette bastide fut construite en 1860 à la demande de la veuve de Jean Pastré. Bâtie dans une réinterprétation du style Louis XIII, elle associe la brique marseillaise à la pierre blonde d'Arles. Ouverte au public, elle accueille depuis 1994 le musée de la faïence. Et justement aujourd'hui, c'est notre jour de chance, car en raison de la grève du personnel du musée, l'entrée est gratuite! Aussi nous ne boudons pas notre plaisir et profitons de l'aubaine.


Voici pour le plaisir des yeux quelques échantillons des très belles collections de faïence des XVIIe et XVIIIe siècles, de Marseille, de Moustiers, de Castellet, d'Aubagne... que nous avons pu admirer.


Après la visite, nous décidons de pique-niquer dans le parc, pas de chance, il pleut. Abrités sous les pins, nos ponchos et k-ways, nous expédions notre déjeuner et reprenons aussi sec (heu! pardon, mouillés!...) notre chemin. On se regarde tous et partons en franche rigolade à nous voir ainsi déguisés en chaperons multicolores!




Tiens un extra-terrestre!

Nous arrivons au niveau du canal que nous longeons jusqu'au boulevard de la Grotte Rolland. Ce Canal d'irrigation créé il y a 100 ans a permis d'arroser toutes les propriétés de la commune.




La pluie a fini par cesser, le soleil tente une timide percée. Nous effectuons le retour le long des plages et du front de mer. Des nuages bas et menaçants, masquent le sommet de Marseilleveyre et lui confèrent des airs de haute montagne. Pendant ce temps, dans la Anse de la Pointe Rouge, les voiles colorées des "opimists", tranchent avec la grisaille de l'eau.



Nous atteignons l'embouchure de l'Huveaune que nous remontons un moment avant de nous retrouver à l'entrée du parc Borély où s'achève notre randonnée.